entre Cuzco et le site de Macchu Picchu les touristes affluent en masse ,
encouragés par le gouvernement péruvien,
mais les indiens sont réservés ,
ne se retournent pas pour nous ,
plus tard , durant notre périple à cheval dans la cordillère de Vilcanota ,
et plus encore dans le pays des Queros , descendants directs des incas ,
nous sentons cette réticence ,
c'est plus que de la timidité , ils en veulent encore à "l'espagnol" qui les a
dépossédés
pour arriver à la cité-forteresse restée cachée jusqu'en 1911, il faut remonter la riche
"vallée sacrée " :
on grimpe ( à pied , un peu essoufflés ) les terrasses
à Pisac , on admire les canaux et fontaines , qui témoignent des connaissances agricoles et hydrauliques des incas , et de leur talent de bâtisseurs , eux qui n'avaient pas le fer à
leur disposition !
toujours dans la vallée sacrée des incas : les salines de Maras , l'eau chaude sort de sources
profondes ,
ce sel exploité depuis l'antiquité andine , est riche de minéraux divers , il est acheté presqu'en totalité par les japonais qui lui trouvent des vertus thérapeutiques
une ligne de forteresses défendait le haut pays des incas sur les derniers contreforts des dernières cordillères avant la jungle amazonienne (ou bien permettaient les échanges entre les deux pays
?) le site retrouvé au début du XXsiècle à Macchu Picchu en fait partie ,on y accède par "el camino del inca" un chemin escarpé que le gouvernement protège en imposant un nombre maximum de
randonneurs par jour , ou par un petit train obligatoire, et un bus qui fait la navette, bien pratique car la montée est raide
et le touriste... souvent un peu fainéant !
on s'approche et la respiration de la forêt toute proche monte en volutes de brumes
, végétation exubérante , bégonias , orchidées ....


Macchu Picchu !
la brume se lève et c'est magique !
nous sommes des centaines au même moment !
le site est si vaste !
mais on est seul dans ses pensées ,
car on ne sait rien ou presque ,
c'est ce qui permet à l'imagination de rêver,
au même moment , dans la jungle ,
d'autres sites sont fouillés,
des archéologues ont sans doute retrouvé
la dernière cité du dernier inca
mais on ne peut y aller qu'à pied ,
au terme d'une marche de plusieurs jours , longue et épuisante ,
voila des vieilles pierres tranquilles un moment encore !

en haut les temples ,
l'observatoire du ciel ,
les maisons bien appareillés des prêtres ,
des vierges du soleil, des nobles et militaires ,
d'immenses places ,
des rues qui grimpent ,
des canaux qui descendent ....
plus bas : les chaumières , plus grossières ,
des paysans ,
tout était produit sur place ,
on retrouve même la carrière de pierres ,
avec des blocs qu'on n'a pas fini de débiter ,
au moment de son mystérieux abandon ,
la cité n'était pas terminée !
canaux , fontaines , l'irrigation est toujours délicate
pour des cultures en terrasses sur des pentes aussi raides et hautes ,
les incas avaient hérité des techniques élaborées
par les civilisations antérieures ,
ils les ont perfectionnées de façon magistrale ,
pour le bénéfice d'une tres riche agriculture
reconstitution d'un toit d'une maison :
détail de la charpente ... sans clou !